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Aricle Une somme de leviers pour améliorer la marge par brebis

En ajustant le concentré aux besoins de chaque lot et en réformant davantage, Thierry et Nathalie Chassang ont augmenté la production de lait.

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«En 2012, nous avons équipé notre salle de traite d’un robot placeur et d’un Dac. Ce dernier lit la puce électronique de chaque brebis et lui délivre la quantité de concentré prévue. En ajustant précisément la dose aux besoins de chaque lot, nous avons réduit la consommation de tourteau, tout en améliorant la production de lait », expliquent Thierry et Nathalie Chassang, qui mènent 300 brebis lacaunes à Albaret-le-Comtal.

Le Dac comprend trois compartiments : pour le tourteau de soja tanné, pour l’orge ou le triticale et pour les minéraux, ce qui permet d’ajuster séparément chaque constituant. « Nous démarrons avec une ration calée sur la production moyenne augmentée de 30 %. Puis, à chaque contrôle laitier, nous constituons trois lots de brebis en fonction de leur niveau de production et de leur état, et nous recalons les rations avec le contrôleur laitier », détaille Thierry. Les plus productives, avec une ration maintenue à un niveau élevé jusqu’en fin de lactation, expriment mieux leur potentiel. Les moins productives ne reçoivent que la dose correspondant à leurs besoins. Ainsi, elles ont moins tendance à engraisser. Leur fertilité s’améliore, ce qui réduit le pourcentage de brebis vides. « Nous constituons un lot avec les antenaises, qui ont des besoins spécifiques pour finir leur croissance », précise Nathalie.

Moins de petites productrices

Sachant qu’ils peuvent soutenir la production de lait des meilleures, les éleveurs hésitent moins à réformer. Le nombre de petites productrices a baissé. Conséquence : entre 2013 et 2016, la production moyenne du troupeau a grimpé de 222 à 295 litres par brebis. Les achats de tourteau ont été réduits de 20 à 10 tonnes en deux ans. L’économie réalisée a permis d’amortir rapidement les 5 000 euros investis dans le Dac.

A 1 100 mètres d’altitude, les sols acides et le climat limitent la productivité des prairies. Pour sécuriser les volumes et la qualité des stocks fourragers, les prairies temporaires sont enrubannées ou ensilées. Les prairies naturelles sont fauchées et pâturées. « Nous sommes, malgré tout, justes en fourrages et nous devons acheter de la luzerne déshydratée, ainsi qu’une bonne partie du concentré », confie Thierry. Dans ces conditions, éviter tout gaspillage est essentiel. Le Dac y contribue, la mélangeuse aussi. « Pour peser précisément les quantités distribuées, mon beau-père s’était équipé dès 2003. En passant en ration complète, il a en même temps réduit les refus », poursuit l’éleveur. En 2016, lui-même a investi dans une mélangeuse à double vis. « Elle défait plus facilement les balles d’enrubannage, ce qui permet de gagner du temps pour préparer la ration », souligne Thierry.

En bergerie, la ration des brebis est constituée d’ensilage, d’enrubannage, de foin, de luzerne déshydratée, de céréales et de tourteau de soja. « Pour améliorer son efficacité, nous varions les sources d’énergie et de protéines, explique-t-il. En complément de l’orge, nous achetons du maïs, qui se digère plus lentement. Nous avons aussi testé les drêches de maïs, sur les conseils du contrôleur. » Le coût du concentré a alors diminué, car les éleveurs ont remplacé 200 g de tourteau à 350 €/t par 200 g de drêches à 250 €/t. « De plus, nous avons gagné un point de TP et quatre points de TB », précise Thierry. Toutes ces améliorations ont permis d’augmenter la marge sur coût alimentaire de 35 % entre 2013 et 2016.

Inséminer au bon poids

Pour progresser encore, les éleveurs se sont équipés d’une bascule, pour peser les agnelles et les inséminer au bon poids. « Les plus lourdes avaient tendance à rester vides après la première insémination et il fallait attendre plusieurs cycles pour qu’elles reviennent en chaleur. Elles ne démarraient leur lactation qu’en janvier et, en juin, il était plus difficile de les tarir », détaille Thierry. En mars 2017, toutes les agnelles ont été pesées. Celles qui faisaient plus de 40 kg ont été mises à l’insémination en avril, en même temps que les brebis. Une seule est restée vide et les seize autres ont démarré leur lactation dès octobre.

La prochaine étape sera l’investissement dans la salle de traite, avec un système de décrochage et de bascule, pour utiliser le deuxième quai. Celui-ci sera également équipé d’un robot placeur et d’un Dac. « Actuellement, la traite prend deux bonnes heures à une personne, ajoute l’éleveur. Avec le deuxième quai, nous devrions gagner au moins une demi-heure. Cela allégera l’astreinte ! »

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